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Revue #4 : Sansonnets, un cygne à l’envers

Dernièrement, j’ai reçu un livre de la part d’un écrivain nommé Pierre Thiry. Auteur des livres Ramsès au pays des points-virgules, Isidore Tiperande et les trois lapins de Montceau-les-Mimes et du Mystère du pont Gustave Flaubert, Mr Thiry s’adonne ici à un autre style : la poésie. En effet, Sansonnet un cygne à l’envers se trouve être un recueil de poèmes. Le titre de l’œuvre en lui-même nous montre l’amusement de l’auteur à jouer avec les mots. Sansonnets un cygne à l’envers devient donc «Cent sonnets insignes allant vers».

Ces cent sonnets sont des sourires qui te sont adressés. Ils ont été écrits lorsque j’avais du temps : à l’arrêt d’autobus, sur le quai de la gare SNCF, dans un train, sur une terrasse de café, dans une salle d’attente, sur un coin de table durant un repas ennuyeux, dans mon bureau, dans un magasin de chaussures, en discutant avec ma coiffeuse, en attendant un dessert au restaurant, en marchant en forêt, en essayant une nouvelle chemise, en lisant un livre, en marchant sous la pluie, en savourant un concert, en rêvant devant un arbre, en écoutant converser les sansonnets au-dessus de l’étang des cygnes… Où mènent-ils? Vers la recette de… De quoi? Ouvre, explore et tu verras.

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Ces cent sonnets composant cet ouvrage sont ainsi écrits dans le but d’inciter le lecteur à se lancer à son tour dans l’écriture. Pierre Thiry indique lui-même dans sa postface que c’est en lisant les sonnets de Charles Soullier qu’il a trouvé cette envie d’écrire les siens à son tour, par ennui dans sa lecture. Il s’agit donc d’une invitation. Quand bien même il reprend la forme initiale des sonnets (deux quatrains et deux tercets), il se permet de ne pas suivre toutes les autres règles de ce genre littéraire, allant même jusqu’à couper certains mots en deux pour à la fois terminer un vers et en commencer un nouveau. Je vous avoue que cette sorte de rébellion,  ce refus de respecter les « normes » de la poésie, m’a pas mal dérouté. Que voulez-vous, la littéraire que je suis prend le dessus dans ma tête parfois.

Le clin d’œil d’un de ses sonnets à l’un de ses livres (Je parle ici du sonnet 25 Ce que pense Gustave du Pont Gustave Flaubert : il en perd le goût du thé à propos de son oeuvre Mystère du Pont Gustave Flaubert) me fait assez sourire. Le rapprochement est, pour le coup, plutôt sympa.

Certains sonnets se lisent comme une petite histoire, sur deux ou trois sonnets comme Thèse, Antithèse, Saint-Aise. L’auteur s’amuse beaucoup à jouer avec eux et se crée ses univers rien qu’à lui. Les personnages sont plutôt variés. On a tantôt une rouquine, tantôt des sansonnets ou encore un homme dans un bar. La lecture se doit d’être subtile pour en comprendre toutes les nuances. Toutefois, Pierre Thiry sait manier humour et légèreté.

Je ne sais pas vraiment si ce livre m’a plu ou non. Dès la première lecture, j’avoue ne pas avoir adhéré. J’ai eu du mal avec quelques poèmes. Il faut dire que, d’un côté, ils s’éloignent beaucoup de ce que j’ai l’habitude de lire. Non pas que la poésie me déplaît  (au contraire, c’est un genre littéraire qui me plaît), mais la façon dont sont tournés les sonnets m’ont déstabilisé. Le fait qu’il y ait des mots à la limite du prononçable m’a gêné également dans ma lecture. Alors oui, je sais que c’est justement ce qui fait que ces sonnets sont remplis d’entrain et qu’ils sonnent à l’oreille, mais j’ai eu du mal avec cela. Que voulez-vous, je reste une grande adepte des poèmes classiques et plus académiques. Je pense que le fait de voir tant de modernité peut justement plaire à ceux et celles qui n’apprécient pas ce genre littéraire. Sans doute qu’une seconde relecture m’aidera à l’apprécier davantage. Néanmoins, cela reste une jolie découverte et je ne peux que vous encourager à le lire pour vous créer votre propre avis sur la question. En plus de ça, la petite recette finale m’a beaucoup plu.

Je vous mets deux extraits de deux sonnets, histoire de vous donner un petit aperçu :

Sonnet 5 : Ici flottaient trois sansonnets

Ici flottaient trois sansonnets…
Comment ? Trois sansonnets qui nagent ?
Vous m’auriez dit « ils sont en cage !!! »
J’aurais gémi dans cent sonnets.

Mais trois étourneaux dans l’étang
Qui se pavanent, jouent au cygne,
Quel augure en tirer ? Quel signe ?
C’est étrange, c’est déroutant.

Sonnet 57 : Au fond de l’arrosoir…

Accordons un regard à ce brave arrosoir.
Sur l’herbe, il veille dans la lueur du soir.
Dans l’allée d’un jardinet en friche à Ozoir
La Ferrière où dort un sans le sou art-

Tisteupeintreu de profession et jardinier
Amateur de sieste, sous l’arrosoir bien sûr.
Cet arrosoir, c’est pour que vous nous le peigniez !
Rêvait-il en songeant à l’illustre peinture

J’ai été touchée par la dédicace de l’auteur ainsi que par la lettre qu’il m’a si gentiment écrite. C’est une attention très délicate et sympathique de sa part qu’il n’était en rien obligé de faire.

Si vous souhaitez vous procurer le livre, vous pouvez le retrouver ici-même.

Connaissez-vous cet ouvrage et cet auteur ? Avez-vous envie de lire Sansonnets, un cygne à l’envers ?

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